Rhume des foins : pourquoi certaines personnes sont allergiques au pollen

Le printemps apporte des fleurs et des arbres en fleurs. Maispour les personnes aux prises avec des allergies au pollen, ces fleurs peuvent provoquerdes symptômes tels que des éternuements, un écoulement nasal et des démangeaisons oculaires.

« Plus d’un million de Norvégiens prennent des médicaments contre les allergies sur ordonnance chaque année », explique Anna Bistrup, conseillère principale pour la santé et les relations publiques à l’Association norvégienne de l’asthme et des allergies (NAAF).

« C’est un nombre très élevé, et nous savons que beaucoup de ces personnes sont allergiques au pollen », dit-elle.

Ce chiffre n’inclut pas ceux qui achètent des médicaments contre les allergies en vente libre.

Les allergies au pollen peuvent avoir un impact significatif sur la qualité de vie de certaines personnes allergiques. Mais pourquoi certaines personnes sont-elles allergiques au pollen, alors que d’autres ne le sont pas?

L’allergie au pollen est le type d’allergie le plus courant. Il provoque généralement des symptômes au printemps et en été. Le pollen lui-même n’est pas dangereux, mais notre système immunitaire ne le sait pas.

« Lorsque vous êtes allergique, le système immunitaire réagit de manière excessive en fabriquant des anticorps contre quelque chose qui n’est pas vraiment dangereux. Votre système immunitaire identifie l’allergène comme quelque chose de dangereux, même si ce n’est pas le cas, et initie une « réponse immunitaire », où le corps produit des histamines, entre autres choses. Ce sont ce qui cause les symptômes allergiques », a déclaré Bistrup.

Il y a aussi un risque plus élevé de développer des allergies si l’un ou les deux parents ont des allergies.

« Nous pouvons dire que si aucun des parents d’un enfant n’a d’allergies, la probabilité que l’enfant développe des allergies est d’un peu moins de 20%. Si l’un des parents a des allergies, le risque augmente à 45%. Si les deux parents ont des allergies, il y a 80% de chances que l’enfant ait également des allergies », explique Sverre Steinsvåg, médecin-chef du département oto-nez-gorge de l’hôpital Sørlandet et de l’hôpital universitaire Haukeland et professeur à l’Université de Bergen.

Steinsvåg souligne également la façon dont nous vivons en tant que facteur expliquant pourquoi certaines personnes développent des allergies.

« Nous vivons maintenant d’une manière qui signifie que nous sommes beaucoup moins exposés aux micro-organismes, en particulier aux bactéries. Par exemple, nous purifions notre eau, chauffons le lait et utilisons des antibiotiques tôt dans la vie. Ces facteurs signifient que nous ne sommes plus exposés aux micro-organismes et, de concert avec cela, l’incidence des allergies a augmenté », dit-il.

À bien des égards, dit-il, les allergies au pollen sont une maladie liée au mode de vie. Nous avons choisi de vivre d’une manière où les bactéries font moins partie de nos vies.

Un autre facteur qui joue dans cette tendance est que les gens passent beaucoup moins de temps à l’extérieur qu’auparavant.

« Maintenant, dans une bien plus grande mesure qu’avant, nous faisons tout, des devoirs au jeu, devant les écrans. La conséquence est que nous passons beaucoup plus de temps à l’intérieur et dans les maisons. Ensuite, nous sortons et sommes exposés à tout, des allergènes alimentaires aux allergènes de pollen en passant par les allergènes animaux. L’incidence des allergies a augmenté en conséquence », explique Steinsvåg.

Il souligne également que nous sommes exposés à moins de soleil lorsque nous sommes à l’intérieur, ce qui peut signifier que nous avons moins de protection contre les allergies.

« La vitamine D est très protectrice contre les allergies, donc quand nous n’avons pas de soleil, nous ne produisons pas beaucoup de vitamine D, donc nous avons moins de protection contre les allergies », explique Steinsvåg.

Environ 25% de la population norvégienne a une allergie au pollen, a déclaré Steinsvåg.

« Il n’y a pas de différence en ce qui concerne le sexe, mais il s’agit généralement d’une maladie pour les enfants légèrement plus âgés et les jeunes adultes. Beaucoup de gens vont « en sortir », mais certainement pas tous. Nous constatons également d’importants problèmes de pollen chez les adultes matures, mais il semble que ce soit un problème plus important pour les jeunes adultes », dit-il.

La plupart des personnes allergiques au pollen en Norvège luttent contre le pollen de bouleau et de graminées. Bistrup dit que 20% des personnes allergiques au bouleau réagissent également à d’autres types de pollen d’espèces d’arbres telles que l’aulne, le noisetier et le saule.

Les symptômes d’allergie au pollen comprennent généralement un écoulement nasal ou un nez bouché, des yeux qui piquent, des yeux rouges et enflés et des démangeaisons de la bouche. Bistrup dit également que certaines personnes peuvent avoir une réaction allergique à l’asthme pendant la saison pollinique, ce qui crée une réaction dans les poumons. Beaucoup de gens ont aussi des maux de tête et se sentent malades.

Certaines personnes sont plus allergiques que d’autres. Bistrup dit que les allergies couvrent un large spectre.

« Il y en a qui ont juste un peu de démangeaisons et trouvent que tout ira bien. D’autres personnes deviennent très malades et sentent que l’allergie affecte leur vie quotidienne tout au long de la saison. Il y a aussi des gens qui doivent se rendre dans une autre région où il y a moins de pollen ou voyager à l’étranger pour faire une pause dans leurs problèmes allergiques », dit-elle.

Il n’y a pas d’explication simple quant à la raison pour laquelle certaines personnes sont plus allergiques que d’autres, mais Bistrup dit que la réponse se rapporte à vous en tant qu’individu, votre corps et votre système immunitaire.

Si une personne est allergique à une chose, il peut être facile de penser que cette personne a aussi d’autres allergies. Les personnes allergiques au pollengo ont-elles un plus grand risque de développer d’autres allergies, comme à certains aliments?

« Les allergies au pollen sont très courantes et la plupart des personnes atteintes n’ont pas d’autres allergies, mais il peut y avoir des allergènes respiratoires. Nous faisons la distinction entre les allergènes alimentaires, les allergènes respiratoires et les allergènes de contact. Les allergènes respiratoires sont des choses comme le pollen, les moisissures, les animaux à fourrure et les acariens. Ce sont des allergènes qui se propagent dans l’air. L’allergie au pollen est une allergie respiratoire qui est différente d’une allergie alimentaire », explique Bistrup.

Les gens peuvent également développer ce qu’on appelle une « allergie croisée ». Bistrup dit que certaines personnes allergiques au pollen peuvent éprouver des réactions légères mais désagréables après avoir mangé certains aliments, tels que les fruits crus, les légumes, les épices ou les noix. Mais cela ne doit pas être confondu avec une allergie alimentaire, a-t-elle déclaré.

Les allergies croisées se produisent lorsque la protéine dans les aliments que vous mangez est similaire à la protéine de pollen à laquelle vous êtes allergique. Cette surréaction est générée par le système immunitaire, ce qui provoque des problèmes etdes symptômes tels que des démangeaisons et une irritation de la bouche.

Parfois, les personnes allergiques au pollen peuvent constaterqu’elles étaient plus ou moins allergiques au cours de la saison précédente. Bistrup dit que cela est dû à la façon dont le pollen se propage.

« Cette année, par exemple, on s’attend à ce que le bouleau répande plus de pollen que l’année dernière. Certaines années, certains arbres et graminées libèrent plus de pollen, ce qui entraîne une plus grande exposition », a-t-elle déclaré.

Bistrup dit également que d’autres facteurs peuvent jouer un rôle. Si, par exemple, une personne allergique au pollen est malade à cause d’autre chose pendant la saison pollinique, elle peut avoir une réaction plus forte au pollen.

Bistrup dit qu’il est important de se rappelerqu’il existe des traitements au-delà des pilules contre les allergies.

« Il existe des sprays nasaux spécifiques aux allergies qui contiennent des antihistaminiques. Il existe également des sprays nasaux sur ordonnance qui contiennent de la cortisone, ce qui aide à atténuer la réaction inflammatoire dans les muqueuses du nez », a-t-elle déclaré.

Si une personne allergique au pollen a beaucoup de problèmes et que les médicaments normaux ne fonctionnent pas aussi bien qu’elle le souhaiterait, il est également possible de demander à votre médecin la possibilité de vaccinations contre les allergies.

Steinsvåg dit que beaucoup trop peu sont offerts vaccins contre les allergies en Norvège aujourd’hui.

« Il semble que trop peu de patients soient au courant de ce traitement, alors ils ne demandent pas à leur médecin à ce sujet. Il semble également y avoir trop peu de médecins qui savent à quel point ce traitement peut être efficace. Nous avons donc un travail important à faire ici pour informer les gens, ce que nous faisons du mieux que nous pouvons », dit-il.

Steinsvåg dit que les chercheurs ont des chiffres fiables qui montrent que les personnes qui ont subi un programme de vaccination pollinique ont de très bons résultats du traitement.

Steinsvåg dit que la seule façon de guérir éventuellement les allergies au pollen est la vaccination au pollen.

Alors, que peuvent faire les personnes allergiques pour traverser la saison de cette année?

Bistrup dit qu’il est important de se préparer aux allergies avant le début de la propagation du pollen. Elle recommande aux gens de consulter le calendrier national d’avertissement et de pollen de l’Association norvégienne de l’asthme et des allergies. D’autres pays ont probablement des associations similaires avec ce type d’information. Ces outils peuvent être utilisés pour surveiller le début approximatif de la saison pollinique.

Steinsvåg dit que la chose la plus importante est d’éviter de passer du temps dans les zones où il y a beaucoup de pollen. C’est plus facile à dire qu’à faire, car le pollen peut se propager sur de longues distances.

Il est également important d’utiliser les médicaments contre les allergies de la bonne manière. Ils doivent être utilisés quotidiennement pendant la période de pointe du pollen, qu’il pleuve ou qu’il neige, ou si les symptômes durent moins d’une journée. La recommandation est que les gens devraient utiliser ces médicaments tout au long de la saison pollinique. Si cela ne fonctionne pas, Steinsvåg recommande la vaccination contre les allergies comme alternative.

Traduit par Nancy Bazilchuk

———

Lire la version norvégienne de cet article sur forskning.no